Depuis que j'étais arrivé dans le camp ou Daryl avait réussi à réparer ma moto, j'étais venu me faire une petite place parmi les membres de ce groupe. Je n'avais pas beaucoup parler, disons qu'au début je garde mes distances et je reste du genre à faire du "profilage" . Un homme qui semble t-il était shérif, il avait une femme et un tout jeune fils, son ami ... Shane il me semble était aussi son collègue, il y avait un jeune asiatique, un vieille homme toujours perché sur le haut de sa caravane, une femme blonde qui était sans cesse en larme, j'avais entendu que sa soeur était morte depuis peu, tout comme le mari d'une femme aux cheveux très court, d'ailleurs elle avait une petite fille. Enfin je ne pourrais pas encore nommer tout le monde, j'avais ma moto et Daryl m'avait donné de quoi manger, une soupe d'écureuil. Je n'avais pas calculé la dernière fois que j'avais réussi à me mettre quelque chose sous la dent, alors j'avais trouvé cette soupe excellente! visiblement c'était lui qui ramené à manger pour le groupe, tout semblait bien organisé. Il y avait des femmes qui s'occupaient de la lessive (la par contre je trouvais que c'était sexiste, pourquoi les femmes au juste ?), la femme du shérif qui s'occupait des enfants qu'il y avait dans le groupe, puis les hommes préparaient le prochain départ. J'avais l'impression de faire tâche dans ce décor, je ne faisais rien mise à part regarder autour de moi ... Quoi que Daryl ne semblait pas bavard non plus, mais lui il s'en allait au petit matin pour aller chasser et revenait avant la nuit. Finalement je repérais la femme aux cheveux court, la mère de la petite fille et cette fois-ci je pouvais voir qu'elle faisait la lessive toute seule ... Bon, autant allait prêter main forte, je connais les tâches ménagères, ça n'allait pas être une première, sauf qu'avec mes frères ça finissait en bataille d'eau. Marchant en direction de la femme dont j'ignorais le nom je pris la parole.

-Un peu d'aide ? Je ... Disons que je ne sais pas trop quoi faire

La journée était radieuse. Le soleil flottait haut dans le ciel pour inonder parfaitement toute la colline où les survivants de l'apocalypse avaient trouvé refuge. C'était une de ces journées que tout le monde appréciait. Ces journées où il faisait bon de vivre sans qu'il n'y ait le moindre problème à l'horizon. Ces journées où, si on tendait un tant soit peu l'oreille, on pouvait entendre des rires au loin... Les enfants s'amusaient en ayant gardé leur insouciance. Lori leur avait proposé de les emmener jusqu'à la carrière pour qu'ils puissent s'amuser au bord du lac. Avec la chaleur du moment, c'était une idée excellente qui leur permettrait de tous se rafraîchir.

Le camps était bien vide d'ailleurs. Daryl était parti en chasse avec quelques personnes. Jane avait emmené un groupe un peu plus loin du camps pour les entraîner au tir. Rick & Shane avaient réunis tout un grand groupe pour un raid dans les bleds avoisinants Atlanta afin d'essayer de récolter le maximum de denrées. En effet, ces dernières commençaient à s'amenuiser au rythme des journées qui passaient et du nombre grandissant de personnes composant le groupe. Du coup, ce jour là, le camps était relativement calme. Quelques rares personnes profitaient d'un repos bien mérité. Seul Dale, toujours confortablement installé sur le haut de sa caravane, gardait l'oeil sur la sûreté du camps en compagnie de Glenn.

Carol dans tout cela ? Et bien Carol était restée au calme sur le camps. Victime d'un mal de tête, elle avait préférer se reposer à l'ombre de sa tente. Seulement, après une bonne demi heure de sieste et une douleur disparue, elle chercha ce qu'elle pouvait bien faire en attendant le retour des autres. C'est là qu'elle vit que tout avait été préparé pour une lessive mais que tout avait été abandonné sur le camps pour profiter autrement de la journée. Sachant que cela ferait plaisir et qu'elle n'avait de toute façon pas grand chose d'autre à faire, l'ancienne mère au foyer s'installa alors au autour de la grande bassine en fer déjà pleine d'eau et commença à frotter les premiers tissus qui trônaient sur la pile sur sa droite.

Seule, Carol n'avait pas vraiment l'envie de chanter ou de discuter avec elle-même. Elle exécutait alors sa tâche dans un silence religieux. Seuls étaient perceptibles les bruits de frottements du linge qu'elle tentait de nettoyer au mieux sur sa planche. Soudain, alors qu'elle attaquait le nettoyage d'un pantalon, une silhouette se faufila jusqu'à elle pour s'asseoir à ses côtés. Un coup d'oeil et Carol fut surprise de constater qu'il s'agissait de cette femme que Daryl avait amené il y a peu. Personne ne savait encore si elle les avait rejoint ou si elle était juste de passage pour poursuivre d'autres objectifs personnels. Quoiqu'il en soit, la mère de Sophia eut de suite le sourire quand elle se proposa de l'aider.

Ohhh avec plaisir ! Pour tout t'avouer, je suis là parce que je ne savais pas quoi faire non plus. Donc au lieu de tourner en rond, autant se rendre utile.

La laissa s'installer comme elle le souhaitait, Carol peaufina le nettoyage du pantalon qu'elle asticotait depuis quelques secondes. Après un dernier coup de brosse, elle l'essora aussi fortement qu'elle le put et le déposa sur sa pile de vête lavée. Des éclats de rire retentirent de derrières les deux jeunes femmes : Glenn avait sans doute fait rire Dale. Un nouveau sourire se dessina sur les lèvres délicates de Carol avant qu'elle ne reprenne la parole.

Ernessa c'est ça ? Nous n'avons pas eu l'occasion de te voir encore beaucoup depuis que Daryl t'a ramené. Ta moto a été remise sur pied ? Tu comptes rester ?

Se rendant compte brusquement que ses questions pouvaient paraître déplacée, Carol tenta de se rattraper en ajoutant de façon coupable :

Désolé, je suis indiscrète.

J'aurais très bien pus m'entraîner au combat, disons qu'avec les rôdeurs, il était peut-être temps que je me muscle davantage. Alors que j'errais dans le camp en quête d'une occupation, je venais de tomber sur un femme qui faisait la lessive ... Elle était toute seule, elle avait bien du courage pour s'y mettre, moi ce n'était pas trop mon truc, enfin si, mais pour faire des batailles d'eau avec mes frères. Je rejoignis celle-ci lui proposant alors un coup de main. Tout comme moi elle ne savait pas quoi faire, alors elle avait décidé de se mettre à la lessive, elle avait tout d'une mère au foyer, mais après il ne faut pas trop juger les apparences. Je m'assis en tailleur en face de la femme, prenant à mon tour une planche pour frotter les vêtements, je regardais un sous-vêtement avec une grimace avant de le repousser pour opter pour un t-shirt. J'entendis un éclat de rire venant de la caravane, je relevais la tête, au moins il y avait une bonne ambiance, enfin les gens semblaient bien s'entendre ici ... J'aurais peut-être la chance de m'intégrer ? Puis la femme repris la parole, alors qu'elle venait de me poser des questions j'eu un sourire, j'aimais bien parler, j'étais même une grande pipelette.

-Oh vous n'avez pas à être désolé, oui je suis Ernessa et ma moto fonctionne à nouveau ... Puis oui j'aimerais rester ... Je suis resté longtemps seule sur les toits des immeubles à Atlanta, c'est devenu bien moche ... Sinon c'est quoi votre nom ? Vous êtes ici depuis combien de temps ? Vous avez de la famille ?

Ah oui c'est que je pouvais être très curieuse aussi, puis je voulais en savoir davantage sur les personnes de ce camp. Cette femme m'avait l'air bien sympathique, j'avais envie de parler avec elle, alors pourquoi pas faire plus ample connaissance ?

Le gêne ressenti par Carol se dissipa bien vite quand elle se rendit compte que cette Ernessa était quelqu'un de très sociable. Bien plus que la moyenne à vrai dire. Pourtant, depuis l'explosion de l'apocalypse qui ne faisait qu'accentuer le nombre de mort sur Terre, l'être humain avait fini par développer de nouveau son comportement animal pour mieux se protéger. La confiance se faisait rare en ces temps incertains et il fallait à chacun creuser le cœur des autres pour enfin espérer nouer ce qui se rapprochait le plus d'un début d'amitié. Seulement, ces conséquences ne semblaient pas avoir atteintes cette jeune femme qui venait de s'asseoir autour du lavoir. Ernessa, sous ses airs de femme guerrière, se révélait être une personne ouverte aux autres. Ravie de la voir lui ouvrir la porte avec une telle facilité, la joie put se lire aisément sur le visage de Carol qui ne perdit pas une seconde pour donner suite à la discussion.

C'est une bonne chose, rétorqua-t-elle quand son interlocutrice lui révéla le bon état de sa moto et son éventuel souhait de rester avec eux.

Bizarrement, cela faisait grandement plaisir à la mère de famille. Pourtant, elle ne la connaissait pas. Mais son intuition la poussait à croire qu'Ernessa apporterait du bon sur le camps. Après tout, l'humanité avait disparu chez certains des survivants les rendant austères. L'arrivée d'une telle femme pouvait permettre une ouverture d'esprit.

Tout en écoutant la suite de son discours, Carol s'essuya le front et jeta son dévolu sur un nouveau vêtement. Très vite, elle eut le sourire aux lèvres en constatant qu'il s'agissait du gilet de sa fille. Une pensée lui fut alors adressée alors qu'elle relevait la tête pour mieux se concentrer sur les questions de la brunette. Elle aussi n'avait pas tardé à l'assommer de questions et pour tout avouer la mère de Sophia ne savait même pas pour où commencer. Du coup, elle prit le temps de plonger le vêtement dans l'eau. Puis, démarrant les premiers frottements, elle inspira avant de parler.

Je m'appelle Carol. Carol Peletier. J'ai une fille sur le camps. A l'occasion je vous la présenterai.

Les mains de notre protagoniste plongèrent dans l'eau pour tirer sur les manches du gilet. Ne cessant d’asticoter sa victime, son regard se perdit dans le vague permettant ainsi à son esprit de plonger librement dans l'océan de ses souvenirs. Elle cherchait à mieux se souvenir pour mieux raconter.

On est arrivé ici au tout début. A la base, on avait fuit notre habitation avec mon mari et ma fille pour tenter de rejoindre Atlanta. On nous avait dit qu'un endroit sûr nous y attendait. Seulement, les bouchons nous ont bloqué sur la route. Et... Et lorsque nous avons été témoins des bombardements de la ville nous avons vite compris qu'il n'y avait plus d'espoir là bas. Du coup, nous avons suivi d'autres survivants et nous sommes arrivés ici.

Mettant une pause à son récit, Carol lança un sourire bienveillant à Ernessa qui l'accompagnait dans ce dur labeur.

Et vous ? Vous dites être resté longtemps à Atlanta. Qu'est-ce qui vous a motivé à partir ?