Mily n'était pas en grande forme, elle avait eu la brillante idée de faire couler un bain, lorsqu'il y avait encore de l'eau courante, et ainsi, elle avait pu boire, se laver, mais au fur et à mesure des semaines et des mois, le fond de la baignoire avait commencé à se voir. La jeune femme avait commencé à faire des allées et retours entre la rivière et la maison de ses parents. Elle se trouvait dans un banlieue éloigné du reste de la ville. Un soir la jeune femme avait vu toute un groupe de ses créatures dévorant la chair, passer devant la maison pour rejoindre la ville. Mily était restée cacher dans un coin de la maison, le plus silencieuse possible. Heureusement ses créatures ne font que marcher droit devant elles, tant qu'un bruit, une odeur, ou une vision ne les détournaient pas de leur route. La jeune femme était devenue trés douée pour se cacher. Elle n'avait jamais aimé les armes et du coup, à part les poêles qu’elle trouvait dans la cuisine de sa nouvelle maison, elle n'avait rien de plus. Cela lui fit penser au dessin animé Raiponce, que les enfants dont elle s'occupait parler parfois. D'ailleurs elle-même en regarder encore des dessins animés pour savoir de quoi les enfants parlent.

La jeune femme se trouvait avec un sceau, elle y allait doucement déjà parce que cela pouvait être lourd de l'eau, et ensuite courir avec deux sceaux, elle avait déjà fait. Heureusement, elle avait pu donner un coup de sceau à la créature, et elle avait eu de la chance le crane de la créature s'était écrasé contre un arbre, et il était tombé mort, vraiment mort. Il y avait eu beaucoup de spéculations sur les créatures à la télévision, quand celle-ci marchait encore, mais ça n'avait pas durer longtemps. Mily n'était pas une femme de la forêt, elle ne faisait pas vraiment attention de ne pas marcher sur des branches pour ne pas les casser et révéler ainsi sa présence. Elle approchait de la rivière et soupira. Elle plongea son sceau dans l'eau pour le remplir. Elle avait encore un petit réchaud à gaz qui lui permettait de chauffer l'eau pour la faire bouillir, mais là aussi elle venait d'ajouter la dernière réserve de gaz dans l’appareil. Mily se redressa et remarqua alors la jeune femme en face d'elle. La jeune Steward resta figée et observait la personne dans l'eau, elle n'avait pas vu de vivant depuis des semaines.

"Bonjour" fit-elle sans savoir quoi dire d'autres, se saluer, c'était bien nouveau. Elle posa son sceau et attendit de savoir ce qui allait maintenant se passer. "Vous ... vous allez bien?" continua Mily un peu inquiète, surtout en voyant le couteau dans la main de la jeune femme. Je m'appelle Emily-Rose" ajouta-t-elle, les noms de famille n'étaient plus trés utile aujourd'hui. Les prénoms servent à différencier les individus au sein d'une même famille. Alors que les noms servent à dissocier les différentes familles au sein de la société. Mais la société n'existe plus aujourd'hui, alors pourquoi se souciait d'un nom de famille. Mily voulait se montrer distante et froide avec les gens pour éviter de souffrir, mais cela ne vulait pas dire qu'elle devait ignorer toutes les personnes qu'elle allait croiser.

Mily observait la jeune femme dans l'eau, il y eut des moments de flottements, pendant les quels, elle ne savait pas trés bien quoi lui dire. Elle le regardait un pue bouchée bée, cela faisait tout de même des jours qu'elle n'avait vu personne. Mily n'avait encore croisé de gens relativement méchant, ou mauvais. Personne ne lui avait fait du mal, ou même tenté de lui ne faire. Mais que ce soit aujourd’hui, ou il y a des mois avant l'épidémie, personne n'aiment vraiment croisé des gens avec des couteaux.  La jeune femme dans l'eau, lui demanda si elle voulait ses vêtements, son couteau ou ses provisions. Mil hésita à répondre sur le ton de l'humour, mais en observant la jeune femme, elle remarqua qu'elle semblait bien tendue, il vaut sans doute mieux la rassurer et lui dire qu'elle ne voulait pas de mal.

"Non rien de tout cela" fit Mily, je suis simplement venu pour l'eau. J'occupe une maison plus haut dans un quartier de banlieue d'Atlanta. précisa la jeune Emily-Rose en indiquant une direction dans la forêt. La jeune femme n'était pas la plus douée en orientation, mais elle avait réussit à repérer un chemin pour rejoindre la rivière et sa maison.
"Les ... créatures sont trés nombreuses dans la ville. Et vous? vous êtes dans les bois?" demanda Mily, qui observait les alentours pour chercher une éventuelle cachette. Elle avait plusieurs fois fait du camping avec sa famille, mais rien ne valait tout de même le confort d'une maison, et des murs solides pour la protéger des créatures mortes-vivantes. Mily ne savait pas encore trés bien comment les appeler.

La jeune femme était bien contente de croiser la route d'une autre personne pour parler, et peut-être qu'il y avait d'autres survivants quelque part dans les coins. Vu la méfiance de la jeune femme et sa voix rauque, elle n'avait pas sans doute pas vu beaucoup de vivants ces dernières semaines. Mily se trouvait bien bavarde, mais après des semaines seule, elle avait besoin de parler. Elle fit un petit sourire à la jeune femme, ne sachant pas trés bien comment la rassurer. Elle posa son sceau d'eau sur le bord de la rivière, et s'installa sur la rive, assise en tendant ses jambes, pour se reposer un peu.
"Peut-être que vous devriez sortir de l'eau, vous allez avoir froid." dit Mily avec un autre sourire pour la rassurer. Elle n'avait pas d'arme sur elle, en fait, celle qui risquait le plus dans l'histoire, c'était elle.

Mily était assise sur le bord de la rivière, et écouta la jeune femme parlait. Elle lui demanda si elle était seule ou avec des hommes. La jeune Steward fronça les sourcils, cette question était un peu étrange, mais elle n'arrivait pas bien à saisir l'interprétation exacte de sa question.
"Non je suis seule" répondit-elle avec un triste sourire, c'était vraiment triste de se retrouver seule, même avant l'épidémie c'était affreux, et cela l'était d'autant plus aujourd'hui. Mily voulait bien lui proposer de faire route commune, mais elles n'iraient nul part, puisque Mily attendait sa famille dans la maison de ses parents, et qu'elle ne partirait pas sans eux.  Elle soupira et regarda le paysage, il n'avait pas vraiment changé depuis la dernière fois qu'elle était venue chercher de l'eau à la rivière, mais la présence de Rebecca, comme elle venait de se présenter, changer tout. En effet, elle rendait le paysage plus accueillant, et moins flippant. La première fois que Mily était venue, elle était repartit en courant, espérant ne plus à avoir à revenir, et pourtant, il avait bien fallu revenir dans les parages pour trouver de l'eau, un élément indispensable à la vie.  

La jeune femme lui dit avoir avoir subi une agression dans sa maison, et avoir perdu son fils. Mily se sentit vraiment désolée pour la jeune femme, pour avoir été des familles en deuil, elle savait combien c'était effroyable de perdre un enfant. Alors dans ce monde, toute seule pendant des mois, elle avait sans doute ruminer cela tous les jours et toutes les nuits, sans pouvoir en parler à quiconque, et sans pouvoir faire son deuil et continuer de vivre. C'était même surprenant qu'elle ne se soit pas suicider, sans doute voulait-elle accomplir quelque chose avant la fin. Peut-être tué le plus de morts-vivants possible. Il n'était pas venu à l'esprit de Mily que ça puisse être des vivants qui ont agressé la jeune femme.
"Est-ce... que vous avez envie d'en parler?" proposa-t-elle, l'idée d'écouter la jeune femme, réconforta Mily, parce qu'elle pouvait encore exercé son métier, et puis être utile à son prochain. La jeune femme n'avait pas spécialement envie de s'attacher à quelqu'un, son cœur n'était pas prêt tant qu'elle n'avait pas retrouver sa famille. Même si une partie d'elle-même lui soufflait, la nuit, qu'il était temps qu'elle accepte que ses proches n'allaient pas revenir.

Mily était assise sur les bords de la rivière et regardait l'eau coulait tranquillement, le spectacle était magnifique, sauf quand un corps flottait sur l'eau et suivait le courant. Cela rendait le paysage, triste, comme sale. Mais il n'avait pas eu la chance d'être enterré ou brûlé. Et encore, il n'était pas revenu en mort-vivant, Mily ne savait pas si c'était une chance ou pas, ne sachant pas ce qu'il y a après la mort, on peut se poser la question. La jeune femme vint s'asseoir à côté d'elle, et lui dit qu'elle acceptait de parler en échange de son histoire. Mily se mordit la lèvre, elle ne savait pas si elle avait envie de lui parler de tout ça, de sa vie, de ce qui s'était passé depuis le début de l'épidémie. Une partie d'elle avait envie d'oublier, de passer à autre chose, même de quitter la maison de ses parents pour ailleurs. Et une autre partie d'elle-même avait envie de s'accrocher au passé, comme une étoile de mer à son rocher, comme une sangsue à sa proie. Rebecca commença donc son histoire avec son mari Noah, de son fils. Mily la regarda, elle était seule, elle parlait de son mari à la fois au présent et au passé. Emily-Rose sentait que le reste de l'histoire ne serait pas des plus joyeux. Mort et souffrance serait sans doute au rendez-vous. Bien qu'elle ne voulait pas s'attendrir sur le sort des autres, c'était bien trop de problèmes, elle avait envie d'écouter la jeune femme, et de compatir à sa douleur. Elle ne pouvait pas faire grand chose malheureusement.

Mily se pencha vers elle, et posa sa main sur la sienne, cela faisait un moment qu'elle n'avait pas eu de contact physique avec personne, et cette poignée de mains, représentait beaucoup pour elle, et sans doute est-ce réciproque.
"Oui... " fit simplement la jeune femme pour l'encourager à parler. Si elle avait été avec une petite fille qui avait perdu un proche comme un père, ou une mère. Elle aurait demandé des dessins, ou élaborer un programme bizarrement bien plus complexe, que de poser une main sur celle de la jeune femme, et de prononcer un simple oui d'encouragement. Mais elle n'était pas une petite fille, et elle avait grand besoin de parler, une fois que toute son histoire serait sortie, elle ira beaucoup mieux. Mily, pour la première fois, ferait de même, et raconterait son histoire, en espérant qu'à son tour, elle aille, elle aussi mieux. Même si ce serait impossible à oublier, on peut réapprendre à vivre. Quoique dans ce monde apocalyptique, cela s'annonce bien plus difficile.