La vie d'avant était peut-être une routine énervante : métro- boulot-dodo. Et encore Lori, après avoir eu Carl, avait préféré rester à la maison avec lui, mais une nouvelle routine s'installait à la maison cette fois: Rangement- cuisine-vaisselle etc... Jamais la brunette n'aurait cru voir une routine complètement loufoque se mettre en place: Tuer du zombie, monter la garde, s'entraîner... Mais il fallait vivre avec. Qui plus est Lori partait avec un avantage, avec un mari comme le sien la belle avait déjà pu apprendre pas mal de choses quant au combat au corps à corps.
Le groupe devenait de plus en plus grand, de nouvelles personnes arrivaient de temps à autres, toutes ayant vécu des choses rocambolesque pour ne pas dire autre chose. Dernièrement, une jeune femme avait rejoint leur groupe. Son nom semblait aussi original que la personne: Nur. Curieuse comme à son habitude, Lori voulait sincèrement en apprendre plus sur elle et d'où elle venait. Rick faisait souvent passer ça comme un véritable interrogatoire, sûrement pour s'assurer que la personne n'était pas dangereuse. Après tout, une situation comme celle-là ne pouvait pas ne pas avoir d'incidence sur la psychés de la personne.
Ils venaient tous de perdre quelqu'un et pourtant la vie devait continuer son chemin malgré tout, c'est donc avec espoir de continuer un semblant de vie normal que Lori approcha la nouvelle qui était assise là visiblement pensive. Avec un sourire sincère, la jeune maman vint à ses côtés avant de la saluer

"Bonjour"

Il faut bien commencer quelque part. La demoiselle semblait être venue seule, survivre seule dans les conditions actuelles revenait du miracle. Forcément elle aussi avait perdu des gens et la mort de la soeur d'Andréa, même si elles ne se connaissaient pas ne devait pas la laisser indifférente. Ou peut-être qu'elle pensait tout à fait à autre chose

"Est-ce que ça va?"

Une question peut-être stupide par les temps qui couraient. Mais même lorsqu'on sait qu'une personne risque d'être condamnée, on continue à lui demander de ses nouvelles, car il est toujours bon de la faire parler un peu.
Bizarrement Lori ne savait pas trop quoi dire d'autre pour le moment, il fallait déjà voir si Nur voulait parler, et peut-être que par la suite Lori lui proposerai de s'entraîner ensemble.

"Moi c'est Lori"

Rajouta-t-elle tout de même, en effet, les présentations officielles n'avaient pas encore été faites. Ils avaient beau être en groupe, mais ne se connaissaient pas tant que ça et puis bon, retenir tous les prénoms du premier coup ce n'était pas non plus donné à tout le monde. Lori voulait paraître rassurante, en effet ça ne devait pas être forcément facile de se retrouver dans un groupe où les gens semblaient déjà se connaître. La demoiselle avait la chance d'avoir son ami, son mari et son fils avec elle. La plupart n'avaient plus leur famille. Soupirant à la pensée de cette triste réalité, la brunette décida de se concentrer sur ce qui pourrait être une plaisante discussion.

"Je viens ici parfois m'entraîner, mon mari m'a montré quelques mouvements qui pourraient être utiles...Avec cette vue, on dirait presque que tout est normal et que rien a changer"

Finit par dire Lori. Ces paroles étaient plus comme une pensée dite à haute voix plutôt que véritablement adressée à son interlocutrice, mais dans de rares moments, il était facile d'oublier la réalité des choses, et ça faisait du bien.

             

Lori n'aurait jamais pu s'attendre au genre de réaction que Nur venait d'avoir. La jeune femme ne put s'empêcher de mettre une de ses mains au niveau de sa taille. La seconde d'après la maman souriait. Cette petite ne manquait pas de caractère. Enfin *petite* elle devait avoir 17 ou 18 ans, généralement un âge assez difficile. On n'est plus vraiment adolescent, et puis on n'est pas encore complètement un jeune homme ou une jeune femme.
Lori ne savait comment traduire le silence de son interlocutrice. Du désintéressement? Du stress? De la peur? Quoi exactement? Surtout que comment faire pour trouver réponse si la demoiselle se murait dans son silence.

Enfin un mot, puis un autre. La miss ne se présenta pas officiellement se contentant de dire qu'elle la connaissait déjà. Pourquoi est-ce qu'elle se comportait ainsi? Était-ce quelque chose qu'elle avait vécu? Peut-être. Décidant de ne pas réagir au quart de tour, au contraire de son habitude, la miss se contenta alors de s'asseoir aux côtés de celle qui regardait l'horizon.

"Je ne me berce de rien du tout. Il est juste important de garder espoir malgré tout. Oui notre monde a toujours été entouré de certaines choses merdiques et pourtant on garde fois en l'avenir, en nous et en nos capacités de survivre à tout ça... "

Pourquoi lui disait-elle ça? Lori avait l'intime impression qu' elle n'aurait que du dédain de la part de son interlocutrice en guise de réponse. La jeune femme n'allait pas non plus insister, elle voulait prendre la température et regarda alors la demoiselle en espérant avoir cette fois-ci une autre réponse

"Comment est-ce que tu as connu le groupe?"

Bon, c'était le dernier essai de la part de Lori qui espérait que son côté maman marche peut être un peu plus. Mais dégageait-elle encore cette chaleur maternelle? Et surtout est-ce que Nur y serait réceptive? Lori n'avait pas vraiment hâte que son fils devienne adolescent... remarque vu le monde dans lequel Carl vivait ces derniers temps ça allait forcément influer sur sa maturité et sur son développement. Très certainement que l'apparition des zombies et la vie qui pouvait être interrompue à tout instant allait le forcer à devenir plus mature plus rapidement. Mais les relations mère-enfant était de toute façon quelque chose qui se construisait avec le temps, et cette demoiselle ne semblait pas du tout désireuse d'avoir ce genre de relation, et d'ailleurs en avait-elle eu par son passé? Lori se posait sincèrement la question.

             

Tout le monde était mal en point après ce qu'il s'était passé au campement. La journée avait été vraiment longue. Entre le matin où son fils avait cru bon de vouloir s'enfuir, son mari qui broyait du noir car il se sentait responsable, coupable ou dieu sait quoi encore de la situation et voilà maintenant une jeune femme qui pourtant avait tout pour elle, qui broyait du noir et ne semblait pas du tout intéressée de voir qu'il y avait encore tout de même de l'espoir à cet horizon qu'elle scrutait tandis que le soleil commençait à descendre vers l'Ouest.

Son visage était difficile à décrypter, comme si Nur était à la fois ennuyée et heureuse que quelqu'un vienne lui parler. Mais peut être vu son âge, la demoiselle voyait la brunette comme une vieille qui ne pourrait vraiment pas comprendre ce qu'elle était en train de ressentir ou de vivre. Pourtant... Ils étaient tous dans le même bateau et avaient les mêmes désirs de survie, et ce quelque soit leur âge.

Enfin.. Tandis que Lori s'apprêtait à laisser tomber et à ne pas vouloir connaître tout le vocabulaire sombre et je m'enfoutiste que Nur semblait posséder, cele-ci semblait enfin se décoincer et à lui parler. Bon ce n'étaient encore que des phrases hachées visiblement prononcée  plus par principe qu'autre chose, mais c'était déjà un début. Souriant doucement face à ce début prometteur, Lori se retourna vers elle tandis que celle-ci lui demandait à son tour comment elle avait atterit dans ce groupe

"Un peu comme vous. Rick est mon mari et Carl mon fils, vous les avez sans doute rencontré maintenant... On se rendait à un autre endroit dit en sécurité à Atlanta, lorsqu'on a croisé d'autres personnes. Cette soit disant zone de sécurité annoncée partout sur les radios ne me disait vraiment rien qui aille. Je crois que tous on a essayé d'y aller... Mais vu le beau bordel que c'était ... Ça ne pouvait pas être aussi parfait que ce qu'ils disaient. Puis quand les radios ont arrêté d’émettre c'était bien le signe que quelque chose avait mal tourné..."

Lori était connue pour son franc-parler. Lorsqu'elle avait eu Carl, la jeune maman avait dû faire des efforts pour parler un peu moins franchement. Mais parfois, ça faisait du bien de se lâcher. Après ton comme on dit l'âge n'était qu'un chiffre et Lori se considérait comme étant jeune encore. Qui plus est avoir le même vocabulaire que son interlocutrice ici présente la pousserait peut-être à s'ouvrir d'avantage. Quelque part, la brunette se disait que de toutes façons, il n'était plus l'heure de prendre des pincettes à la façon de dire les choses...

"En tout cas c'est bien qu'on soit tous ici... Il nous faudrait juste trouver un endroit plus sûr si seulement c'est possible. Pour éviter un drame comme hier soir... Même si rien qu'en partant on risque de perdre d'autres personnes"

Pourquoi lui parler de ça? Peut-être parce que Lori avait la sensation qu'il y avait une force naturelle qui émanait de Nur. Comme si cette demoiselle savait ce que c'était vraiment de survivre, au-delà même des conditions de cette apocalypse qui poussait tout le monde à avoir ces compétences là et cette détermination. Certaines personnes bien avant cette épidémie devaient survivre au jour le jour. Faute de moyen et de soutien familial. Ce qui en faisaient des personnes bien plus à même de prendre ce qui se passait sur eux et en faisait des leaders.

Lori avait la ferme sensation que Nur pourrait faire partie de ces gens-là, mais encore fallait-il que cette jeune femme veuille faire partie intégrante de l'équipe. Pour le moment elle semblait apprécier le solo ce qui au vu des circonstances n'était pas franchement la meilleure stratégie. Quoi que certains considéraient très certainement qu'il était tout à fait inutile de s'encombrer de la responsabilité de la sécurité d'un autre. Mais maintenant ils étaient tous là, ensemble, et il fallait rester ainsi. A plusieurs ils avaient forcément plus de chance de survie. Encore une illusion? peut être... Mais c'était une illusion à laquelle Lori était prête à croire.

             

(toutes mes excuses pour le retard, la fin de mois a été très chargée)

***

Nur semblait être quelqu'un un peu comme elle. Ca ne la dérangeait de dire exactement ce qu'elle pensait. Et Lori appréciait ce trait de caractère. La jeune femme se surpris à espérer qu'elle pourrait se lier d'amitié avec cette brunette. Pour le moment son attitude la faisait sourire car ça lui rappelait elle au même âge.
Son interlocutrice semblait aussi être en proie à un côté très amer qui pouvait être facilement compris au vu de ce qu'ils avaient tous vécu la veille. A ses paroles, la miss ne put s'empêcher de soupirer

*Je n'ai plus rien à perdre*

Non sans le vouloir, Lori se répéta ses paroles dans la tête, comprenant à quel point c'était triste. Qu'avait-elle donc vécu pour en arriver à cet état d'esprit

"Vous avez perdu de la famille?"

Demanda soudain la maman se rendant compte par la suite, que comme à son habitude elle avait mit les pieds dans le plat

"Pardon"

Elle n'avait pas voulu blesser la jeune femme qui d'ailleurs de son côté se rattrapa en disant qu'elle pourrait peut-être gagner quelque chose en se rendant utile. Bon, ce n'était peut-être pas la meilleure des façons d'aborder une proposition d'aide mais c'était déjà quelque chose. Souriant lori demanda alors

"VOus êtes forte en combat? En chasse? en pistage?"

Si Nur voulait sincèrement aider, il fallait avant tout cibler ses principales compétences, et surtout s'il y avait une chance qu'elle pourrait aimer faire. Même si bon , les circonstances faisaient qu'on ne choisissait pas forcément. Peut-être Lori avait-elle un peu trop forcé Nur à parler, mais il fallait repartir sur de bonnes bases, et peut être que parler de choses plus ou moins plaisantes allaient aidé à le faire.

"Qu'est-ce que tu aimes faire?"

Finit-elle par demander, en espérant que les informations qu'allait lui donner Nur lui permettrait de mieux la cerner, mais quelque chose lui disait que ça n'allait pas être une mince affaire. Nur n'avait pas l'air d'être quelqu'un qui se confiait facilement

             

La demoiselle s'en voulait déjà d'avoir posé la question, mais bon, c'était comme si ça avait été plus fort qu'elle. Alors que Nur venait de la fusiller du regard, Lori afficha un air désolé. Il lui fallait apprendre à se contrôler un peu plus. Remarque, si ça n'avait pas été encore fait à son âge, ce serait sans doute très compliqué de changer la donne, mais la miss ne perdait rien à essayer, bien au contraire.

"C'est déjà très bien. Peut-être que tu pourra aider quelqu'un à monter la garde... on n'est jamais de trop avec ce qui se passe."

La brunette comprenait parfaitement au vu de l'attitude de son interlocutrice, que celle-ci avait besoin de concret, de se sentir utile. Lori comprenait parfaitement cette nécessité. Depuis que Carl était né, Lori avait abandonné son métier pour être la meilleure mère possible. Se rendre utile à la maison lui faisait plaisir, rapidement elle avait appris à cuisiner. Mais maintenant ces compétences là ne l'aiderait certainement pas à sauver sa peau. Rick lui avait montré quelques mouvements de corps à corps, mais face à des ennemis tels que les zombies, ce n'était pas forcément une bonne idée, bien au contraire. Ce qui subitement donna une autre idée à la miss

" tu pourrais même apprendre aux autres comment manier le couteau, à des gens comme moi, car bon ce n'es pas en le faisant valser dans tous les sens qu'on peut arriver à quelque chose de concret"

Un sourire s'affiche alors sur son visage. Bon, il était clair que depuis l'apocalypse, Lori avait su progresser dans le maniement d'armes, mais il y avait encore du boulot et pas qu'un peu... Si la jeune femme avait posé la question sur les passe-temps, c'est qu'il était important de garder quelque chose de positif dans la tête et ne pas se laisser embrumer par al situation au risque simplement de finir par broyer du noir.

Ils apprenaient tous au fur et à mesure, mais en s'entraînant et en s'entraidant ils arriveraient à quelque chose de beaucoup plus structuré, tous ensemble ils avaient une chance et ça Lori y croyait dur comme fer.

"En tout cas tu as l'air d'avoir de bons réflexes et une bonne intuition, ça aussi c'est important, et j'apprécie beaucoup ton honnêteté..."

Pourquoi avoir dit ça comme ça, à cet instant précis, elle n'en savait rien, mais il était parfois important de souligner les qualités des personnes, sur quand il semblait qu'ils avaient besoin de s'en rappeler. Et puis généralement ça ne pouvait que faire plaisir à moins que ça soit vu comme de la lèche pour obtenir quelque chose de précis... mais là il n'y avait aucune raison pour que Nur le prenne dans ce sens.
Lori désirait en savoir plus sur cette vieille connaissance de Daryl, mais quelque chose lui disait qu'il lui faudrait s'armer de patience, et peut-être même la laisser venir vers elle, lorsque celle-ci le voudrait bien. Il fallait très certainement la traiter comme un chat sauvage, avec qui il faut le temps d'apprivoiser, appliquer la théorie du Renard dans Le petit prince... au souvenir de ce livre, Lori ne pu s'empêcher de sourire. Il lui faudrait donc laisser Nur faire, il ne fallait pas être Einstein pour le comprendre, depuis le début de leur conversation, elle ne s'était contentées que de phrases très courtes, peut-être que finalement Lori devrait la laisser tranquille.

"Je te laisse réfléchir?"

Demanda soudain Lori, comme une possibilité pour Nur de lui dire qu'elle avait besoin d'un moment de paix et de tranquillité ce qui serait parfaitement compréhensible ... certaines personnes aiment la solitude et s'y retrouve, d'autres ne la supporte pas, c'est une question de caractère...

             

toutes mes excuses pour le retard

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Lori considérait avoir un bon instinct. Parfois il lui arrivait pourtant d'aller trop loin, ou comme d'habitude de mettre les pieds dans le plat. Mais elle ne le faisait pas volontairement, c'était plus fort qu'elle. La jeune femme se laissait avoir par sa curiosité, parfois aussi on lui disait qu'elle avait la langue bien pendue. Mais bon c'était surement dû à son éducation, ou à son entourage? Qui sait...
En tout cas ce n'était pas plus mal. Parfois sa franchise provoquait des réactions à l'image de celle que Nur venait d'avoir. Tout ce qu'elle trouva à dire était  Merci.
La demoiselle semblait d'accord avec l'idée de monter la garde avec d'autres personnes ce qui fit sourire Lori, alors elle ne s'était pas trompée sur son compte. La jeune maman comprit rapidement qu'il lui fallait laisser Nur y penser et se décider si oui on non elle était d'accord.

Qui plus est, Lori la trouvait songeuse, comme si leur discussion lui avait donné à réfléchir. Pour le coup Lori préféra ne rien dire de plus de peur de dire encore un truc qui ne passerait pas comme prévu.
De loin, la brunette ne pouvait s'empêcher d'observer le comportement de Nur, c'était comme si celle-ci avait peur de se montrer telle qu'elle était. Remarque ce n'était pas si surprenant au vu de tout ce qui se passait en ce moment. La faiblesse était considérée comme un vilain défaut, et il suffisait parfois de peu pour qu'il soit montré au grand jour, et Lori pouvait parfaitement comprendre qu'elle ne voulait pas le montrer. Déjà qu'avant l'apocalypse certaines personnes se faisaient un plaisir de s'en servir pour blesser, alors maintenant... autant d'ailleurs ne pas y penser.

Mais Lori ne pouvait pas s'empêcher de penser à Nur, elle était encore jeune et ne semblait pas avoir eu beaucoup de soutien parental dans sa vie. La brunette avait l'instinct maternel et le désir de soutenir plus que de protéger. Peut-être un peu comme Carol, sauf que celle-ci semblait avoir beaucoup plus cette tendance qu'elle. D'ailleurs la miss se dit qu'il serait peut-être bon de parler avec elle à ce sujet... Peut-être bizarre comme discussion, mais bon après tout, il leur fallait se sentir unis dans l'adversité... Oui bon on n'était plus à l'heure des belles et grandes déclarations mais bon, autant essayer de garder le plus d'humanité possible.

Aussi, Lori s'éloigna la laissant au même endroit qu'elle l'avait trouvé, le lendemain ils allaient tous devoir partir d'ici et ça serait une longue journée pour tout le monde, alors autant que tout le monde soit dans la meilleure humeur possible. Quoi que, espérer ça revenait un peu à croire au Père Noël. Soupirant, la jeune maman parti vers sa tante histoire de rassembler les quelques affaires et demander à son fils d'en faire de même.

(FIN POUR MOI, MERCI)